Les 4 ans de l’Institut Rafaël

Institut Rafaël
anniversaire 4 ans rafael
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C’est empreint d’émotion et avec le souci de nous engager tous dans un moment de partage, que je suis fier, au nom des soignants de l’Institut Rafaël, de vous accueillir à la Scala. 

Nous allons certainement passer par les différentes couleurs de nos palettes affectives tout au long de cette soirée, mais je souhaiterais, au préalable, redire ce qu’est pour nous l’Institut Rafaël ; pour ne laisser personne sur le côté, afin de permettre à ceux qui nous connaissent le moins, de faire, eux aussi, ce voyage. 

Ces quatre années nous ont montré que l’Institut Rafaël constitue maintenant une partie intime de chacun de nous. Par conséquent, le définir serait le restreindre aux yeux de beaucoup.

patient rafael

Face à la puissance de l’évidence, incarnée par l’insatisfaction de nos patients, nous avons réagi.

C’est tout naturellement que nous avons bâti l’Institut Rafaël. Rafaël, l’ange de la guérison. 2000 m2 où cohabitent les acteurs de soins médicaux et paramédicaux. 85 soignants de 40 disciplines, travaillent main dans la main pour co-construire avec chaque patient des parcours d’accompagnement coordonnés, orientés vers la nutrition, les émotions, l‘activité physique, le bien être, et le retour à l’emploi.

Après 4 ans, les 56 000 soins offerts gratuitement à 3500 nouveaux patients, ont été évalués et analysés, avec rigueur et attention.

Ainsi, nous avons pu démontrer que ces prises en charge globales diminuaient de 60% le taux de dépression, le sentiment d’isolement, les troubles du transit, les troubles du sommeil, et beaucoup d’autres symptômes qui détériorent la qualité de vie de tous nos patients, qu’ils aient un cancer ou une autre maladie. 

L’Institut Rafaël c’est un tiers-lieu, hybridant plusieurs écosystèmes intégrés, qui a une identité évolutive.

Un Lieu où l’on se dit bonjour et où on se dit merci, l’Institut Rafaël est un espace de soins, où on peut être soi-même et on ne joue pas de rôle de malade ou de soignant – c’est un lieu de vie.

L’Institut Rafaël est un lieu où l’on pleure beaucoup, et pas seulement des larmes de tristesse.

Un lieu d’expérimentation, de thérapie sentimentale, d’expérience patient.

Lieu du lien thérapeutique, où l’on mobilise les ressources intérieures, où l’on transmet des nouveaux outils, où l’on peut s’épanouir ; L’Institut Rafaël est le lieu du devoir d’accueil et de non-abandon.

Pour les soignants, plus que travailler ensemble, c’est un lieu où vivre ensemble.

L’Institut Rafaël est un lieu où les patients deviennent soignants d’autres patients, et où les soignants sont plus que patients.

C’est un lieu où les art-thérapies cohabitent avec le cercle de réflexion éthique, où la technologie et la e-santé se servent des neurosciences, pour modifier les états de conscience.

scene scalla

L’Institut Rafaël est un lieu où les maladies chroniques et toutes les fragilités sont considérées ; on peut y prendre en charge des patients atteints de diabète, d’endométriose, d’accident vasculaire ou de cancer… ce qui compte c’est la personne à accompagner, et non sa maladie.

C’est un lieu de science, où l’on observe, on émet des hypothèses, on expérimente, pour créer de la valeur – lieu où l’on transmet des savoirs et où l’on acquiert des connaissances de façon permanente, grâce au centre de formation intégrée.

 L’Institut Rafaël est un lieu de rencontres, d’enchantement, et de réflexion émotionnelle.

C’est aussi le lieu des aidants, de la médiation familiale, de la permission de dire et du respect des silences.

Lieu de prise en charge de la douleur, mais également de traitement de la souffrance, puisque c’est un lieu d’espoir.

L’Institut Rafaël est un lieu d’acceptation de l’inconnu et de gestion de l’incertitude.

C’est aussi un lieu de présence individuelle, d’attention collective, de responsabilité émotionnelle, de devoir relationnel, de disponibilité affective, et de considération individuelle.

Un lieu immatériel dans son modèle, intemporel dans sa conception, car utilisé à toutes les phases de tous les parcours de vie.

scene scalla

L’Institut Rafaël est un lieu qui a pour vocation de réformer la démocratie sanitaire et l’autonomisation des patients Ce lieu, structurant pour la connaissance et pour les idées, nous anime.

Ce laboratoire transdisciplinaire, hybridant les dimensions médicoéconomiques et sociales, culturelles et sportives, ludiques et environnementales, nous porte.

L’Institut Rafaël est ce lieu qui rassemble, attire, relie, et structure les rapports des uns avec les autres.

C’est un lieu de la responsabilité réciproque, de création de repères, qui englobe sans effacer, associe sans distinguer, relie sans dénaturer.

Lieu qui intègre les différences, qui autorise de nouvelles représentations mentales, des différents arts et cultures de vivre, qui est parfois synonyme d’apprendre à mourir, toujours garant de donner du temps d’écoute et de vie.

Enfin, l’Institut Rafaël est un lieu de prévention et de réhabilitation à la fois, de pré habilitation et de re motivation, il permet de (re)trouver le champ des possibles.

L’Institut Rafaël cultive les synergies et les hybridations, en intégrant les différences, l’intelligence collective et la mise au service des autres. Cette autre culture organisationnelle dans le monde de la santé en fait sa force.

 Nous avons grâce à l’Institut Rafaël constaté tant de bénéfices en termes d’acceptation de soi, de confiance en soi, de restauration de l’image de soi.

La revalorisation du travail, l’épanouissement personnel, l’accompagnement par des sexologues, l’appropriation environnementale, permettent au plus grand nombre de changer leur ligne de vie.

Quand cohabitent les silences des médecines traditionnelles orientales, les diapasons, la chorale ou le chant, avec la musicothérapie, la symphonie de l’Institut Rafaël prend tout son sens.

Grâce au dévouement et à l’intelligence des soignants généreux, l’Institut Rafaël  est un lieu où la réflexion a remplacé le réflexe.

anniversaire rafael

L’expérience physique et l’expérience cognitive d’une douleur, celle de l’attente, celle de la déception vis à vis de ses résultats d’analyse, celle de ressentir ou de subir la patience forcée, sont autant de difficultés qu’il nous fallait surmonter ensemble. Ensemble, parce qu’en tant qu’humains, nous reconnaissons et nous savons à quel point nous sommes tous vulnérables devant la vie.

Chercher et proposer des solutions pour soigner le service en santé, pour redéfinir le cadre du soin, et pour innover dans l’offre assumée par la solidarité, sont les challenges qu’il nous fallait relever.

Avoir intégré une association de patients dans le fonctionnement, permet de recentrer le système de santé autour du patient.

Pour tous les soignants, se mettre au service de son projet professionnel, et avoir la chance de s’épanouir, en se sentant utile, permet de ressentir une forme de joie dépassant toute considération sociale.

Je me réjouis du succès d’une aventure qui dépasse les mérites de toutes celles et ceux qui s’y sont engagés.

Redonner aux soignants la prééminence sur les organisations des systèmes de santé, en conservant l’un des ingrédients de l’idéalisme qu’est l’espoir, est un projet humain autant que politique.

Quand nous donnons un sens à nos métiers, nos vies se transforment, et pour cela, nous devons en finir avec le règne de la quantité dans le secteur de la santé.

En produisant de la connaissance et de l’information réplicable, en trouvant des synergies opérationnelles entre des soignants différents et complémentaires, en mettant son ego au service de l’entreprise sociale et pas l’entreprise au service de son ego, Nous avons tous progressé avec nos patients, parce que nous sommes au contact de nos erreurs.

Ceux sont les circonstances qui font les hommes, pas leurs diplômes. On peut être fin technicien et inhumain, et chercher le savoir sans la sagesse.

L’élargissement du monde mental de tous les acteurs de santé de l’Institut Rafaël avec le temps, la plupart ayant intériorisé les récits de vie des patients en évitant de les juger, a renforcé notre collectif.

De nombreux patients amis, ayant acquis sécurité et confiance en eux, osent maintenant tenter l’aventure de l’autonomie.

Initialement, les explications de nos actions justifiant le bien-être ne semblaient pas s’enraciner dans la réalité, mais donnaient tout de même une forme verbale aux sentiments affectueux éprouvés.

Il nous a fallu nous familiariser avec les mots pour décrire le monde invisible que nos patients habitent, et rendre supportable une réalité insupportable.

Il nous fallait trouver un récit collectif qui permettrait de modifier leurs peurs, et pallier par le corps l’impossibilité de se dire certaines choses.

Hannah Arendt disait que « le sentiment d’appartenir à un mouvement d’ensemble permet de surmonter la malédiction de la solitude ».

Permettre aux patients de rencontrer d’autres patients et des soignants de tous horizons, pour leur permettre d’exister à nouveau sans leur passé pesant, et permettre à chacun de raconter son récit de vie.

« On croit souvent que l’incertitude la plus douloureuse est celle de l’avenir. Mais rien n’est plus inquiétant qu’un passé incertain. La question “que va-t-il arriver ?” est sans commune mesure moins vertigineuse que la question “que s’est-il-passé ?” (Elias Canetti) L’incertitude du passé est panique de l’origine.

Merci aux 85 soignants de l’Institut Rafaël. La richesse des interactions avec chacun nous nourrit, et leur mémoire devient la nôtre.

Avec l’intelligence spécifique de la multitude, on est capable de lire les signes, et de prévoir l’avenir : on développe une forme d’intelligence prédictive.

Nous prédisons que la santé intégrative portée par l’Institut Rafaël permettra d’amorcer la transformation primordiale de la santé de demain.

Si l’avenir c’est l’inconnu et l’incertain, préparer l’avenir c’est intégrer l’imprévisible et se donner la joie de le rendre possible.

J’aimerais finir par ces mots de Pascal qui disent merveilleusement notre situation à tous, ici, ensemble : « Nous sommes embarqués. »

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