L’onco-sexualité est une spécialité complexe puisqu’elle s’intéresse à un double tabou : le cancer et la sexualité.
LE TOP 3 DES TABOUS :
Le tabou cancer : Le mot cancer se chuchote encore ou se définit encore trop souvent par la fameuse périphrase « une longue et douloureuse maladie ». On l’associe encore à la dégradation physique et à la mort. « Je ne me reconnais plus, je ne suis plus une femme », Mme A. – 48 ans. Certains cachent même leur maladie. En effet, de par son développement, ses traitements, son évolution, le cancer reste encore une maladie particulière.
Le tabou sexualité : Parler sérieusement de la sexualité reste compliqué. On peut en rire ou faire des plaisanteries de plus ou moins bon goût, mais en parler avec naturel, comme d’un sujet important et qui demande réflexion, attire la gêne, fait rougir ou changer de conversation. On touche à l’intimité, au rapport au corps et peu sont à l’aise avec ça. On n’en parle pas. Ça ne se fait pas !
Le double tabou « cancer et sexualité » : Une étude a montré que 70% des patientes de sont pas informées sur l’impact des traitements sur la sexualité. Et pour cause. Personne n’en parle : ni les médecins, ni les infirmières, ni les psychologues et, bien sûr, ni les patients ; chacun pour de bonnes raisons.
Et pourtant, il y a un vrai besoin de communication, dû à une réelle souffrance et à de grandes frustrations. Les patients sont soulagés quand on leur en parle car ils se sentent souvent incompris et honteux dans leur quête de maintenir une sexualité acceptable, sinon épanouie, malgré la maladie.
La plupart ont des difficultés à communiquer avec leur conjoint(e) sur le sujet, ce qui risque d’entrainer quiproquos et malentendus, chacun pensant à la place de l’autre. « Je ne m’aime plus, comment peut-il encore m’aimer ? ». Mme G. – 53 ans. La sexualité peut alors s’étioler voire disparaître, mettant parfois le couple en danger à un moment de sa vie où l’on a particulièrement besoin de soutien. De ce fait, il est essentiel de pouvoir recevoir le couple, car le patient, c’est souvent le couple.
La psycho-onco-sexologie a également comme vocation de sensibiliser les professionnels de santé à cet aspect du patient. Elle s’inscrit dans vrai travail d’équipe comme pièce majeure du puzzle que forment les différents soins proposés au sein de l’Institut Rafaël.