LA PRÉVENTION

Les maladies chroniques : une transition épidémiologique nécessitant un changement de paradigme sociétal

Les maladies non transmissibles, également appelées maladies chroniques, sont des pathologies de longue durée qui résultent d’une association de facteurs génétiques, physiologiques, comportementaux et environnementaux.

En raison de l’allongement de l’espérance de vie et de la chronicisation de certaines pathologies, le nombre de personnes atteintes de maladies chroniques ne cesse de s’accroitre.

D’autres facteurs participent à cette évolution, notamment les facteurs comportementaux et environnementaux, qui jouent un rôle dans l’apparition, le développement et l’aggravation de maladies chroniques.
En 2000, on ne comptait que 4 maladies chroniques parmi les 10 principales causes de décès dans le monde. Aujourd’hui, les maladies chroniques représentent 7 des 10 principales causes de décès.
En France, 20 millions de personnes sont atteintes par une pathologie chronique, soit près de 30% de la population.

Quatre groupes d’affections représentent plus de 80% des décès prématurés dus à des maladies chroniques : pathologies cardiovasculaires, cancers, maladies respiratoires chroniques et diabète.

Un enjeu de santé publique

L’augmentation de l’espérance de vie s’accompagne d’une augmentation des années de vie avec des incapacités.
L’espérance de vie en bonne santé désigne le nombre d’années que peut espérer vivre une personne sans limitations d’activités dans sa vie quotidienne et sans incapacités.
Nous constatons un écart important entre l’espérance de vie à la naissance et l’espérance de vie en bonne santé : près de 21 années chez les femmes et 16 années chez les hommes. Cette évolution est notamment la traduction de la progression des maladies chroniques.

Notre environnement : une source multifactorielle d’expositions

La notion d’exposome se définit en complément de celui du génome, et s’entend comme l’ensemble des expositions à des facteurs extérieurs que subit un organisme humain de sa conception à sa fin de vie en passant par le développement in utero.
En effet, de multiples facteurs extérieurs sont susceptibles d’influencer notre état de santé : tabac, alcool, alimentation, sédentarité, air, eau, environnement sonore, rayonnement UV, environnement psychoaffectif, etc.
Une meilleure connaissance de l’exposome est indispensable pour identifier les facteurs de risque, mais aussi les facteurs protecteurs, permettant ainsi de mettre en place des actions de prévention appropriées.
Des facteurs de risque modifiables, des maladies chroniques évitables.

80 % des maladies cardio-vasculaires, 80% des diabètes de type II ainsi que 40 % des cancers, sont évitables si nous agissons sur les facteurs de risque modifiables.

Ainsi, deux tiers des décès prématurés sont liés à quatre facteurs de risque modifiables : tabagisme, alcool, alimentation déséquilibrée, activité physique insuffisante/sédentarité.

Les facteurs environnementaux peuvent aussi contribuer, dans leurs différentes composantes (qualité de l’air extérieur et intérieur, qualité de l’eau, qualité des sols, environnement sonore, alimentation, etc.), à de nombreuses maladies d’origine plurifactorielle : cancers, maladies cardiovasculaires, diabète, obésité, allergies, asthme, etc.

Prenons pour exemple l’impact de la pollution de l’air qui est le principal risque environnemental pour la santé. Un décès sur cinq dans le monde serait lié à la pollution de l’air. En France, près de 100 000 décès seraient imputables chaque année aux particules fines issues de la combustion des énergies fossiles.
Les atteintes à l’équilibre des écosystèmes ont des conséquences directes et indirectes sur l’environnement, sur la santé humaine mais aussi sur la santé animale. Face aux défis auxquels nous devons faire face, nous devons concevoir une approche intégrée de la santé humaine, animale et environnementale : one health, une seule santé.
Agir sur le temps long, celui de la prévention

La prévention est « l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps ».

Nous distinguons trois niveaux de prévention :

  • La prévention primaire qui agit en amont de la maladie (ex : vaccination et actions sur les facteurs de risque modifiables)
  • La prévention secondaire qui agit à un stade précoce de son évolution (dépistages)
  • La prévention tertiaire qui agit sur les complications et les risques de récidive

La prise en charge des 20 millions de personnes souffrant de pathologies chroniques coûtent 84 milliards d’euros, or nous allouons seulement 3% de nos dépenses de santé à la prévention.
La prévention constitue un enjeu majeur de santé publique tant pour préserver la qualité de vie des personnes que la pérennité de notre système de santé.
Agir sur le temps long est une nécessité pour faire face aux défis sanitaires, environnementaux, économiques et sociétaux auxquels nous sommes confrontés.
Prévenir, préserver et améliorer l’état de santé de notre population, c’est permettre de vivre en bonne santé et de jouer un rôle actif dans la société plus longtemps. Dès lors, investir dans la santé est tout simplement une priorité pour notre prospérité.

Étude : Impact d’un programme de Prévention Santé non médicamenteux à l’Institut Rafaël.

 

CENTRE RAFAËL PREVENTION SANTE

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Julie Glaize

Julie Glaize

Directrice médicale Rafaël Prévention Santé