Aurore Deligny, Hanah Lamallem, Marie Barbou, Hélène Breton, Ghislaine Achalid,
Paola Giblas, Clément Draghi, Émilie Butaye, Delphine Lichte, Alain Toledano
Catégorie : Recherche
Objectifs : preuves d’efficacité
Article publié le 3 Février 2022
Mots-Clés
cancer, prévention,
Intervention non médicamenteuse,
nutrition
INTRODUCTION
La prévention est l’ensemble des mesures visant à éviter ou réduire le nombre et la gravité des maladies, des accidents et des handicaps. Une attention particulière portée à la qualité de vie du patient permettrait de diminuer de 40% l’incidence des cancers. Les facteurs de risque modifiables liés à l’environnement ou ceux liés au comportement individuel ont fait l’objet d’un programme pilote évalué de prévention, chez des patients et leurs aidants à l’Institut Rafael (IR).
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Les participants étaient accompagnés pendant trois mois. L’objectif était de réduire l’exposition aux facteurs de risque des cancers, et améliorer leur capital santé. Le programme s’articulait en 3 axes : l’accompagnement au sevrage des addictions, la rééquilibrage alimentaire avec activité physique adaptée/lutte contre la sédentarité, ainsi que la sensibilisation aux problématiques de la santé environnementale et l’exposition aux perturbateurs endocriniens. Un programme de gestion du stress était réalisé en parallèle. L’étude pilote comportait un bilan sanguin ciblé pré et post programme, un bilan d’impédancemétrie pré et post programme, une auto-évaluation dans l’espace numérique trois mois après pour mesurer les progrès ; 3 consultations « Prévention Santé Globale » étaient réalisées à l’IR, initialement, puis à 6 semaines, et 12 semaines. Le programme était personnalisé, et les consultations d’entretien éducationnel se soldaient par des séances de soins avec les praticiens paramédicaux de l’IR.
RÉSULTATS
15 participants ont été inclus et accompagnés pendant 3 mois, 53% d’entre eux pour de la prévention primaire, et pour 47% de la prévention tertiaire. La cohorte était composée de 87% de femmes et 13% d’hommes. Deux tiers des participants ont été redirigés vers les disciplines suivantes à la suite de leur consultation de prévention : hypnose (23%), psychologie (40%), sophrologie (33%), méditation (7%), yoga (33%), activité physique (40%), ostéopathie (47%). Chaque participant a été redirigé vers 3 praticiens en moyenne. 15% des participants étaient obèses (IMC sup. à 30) et 46% en surpoids (IMC sup. à 25). Sur les 15 participants, 69% des participants ont perdu du poids, en moyenne 1,5 Kg sur trois mois, et une perte de 6% de masse graisseuse. 38% présentaient une dyslipidémie ; l’hypertriglycéridémie a diminué chez 69% d’entre eux. Le programme a influé sur les modes de vie (tabagisme, consommation alcoolique) ; 100% des patients ont modifié leur alimentation (diminution produits ultra-transformés, charcuterie et viande rouge, augmentation des fruits et légumes, accroissement des omega 3, attention aux cuissons), avec des répercussions sur leur famille. Tous les participants ont augmenté leur activité physique (au moins 30 min par jour), et leur attention à l’exposition solaire et à la santé environnementale. Enfin, 92% des participants étaient en carence de vitamine D et l’ont normalisée. 100% des participants étaient satisfaits.
CONCLUSIONS
40% des cancers pourraient être évités, en agissant sur l’environnement et les comportements individuels. La motivation, l’éducation, et la culture de la prévention, permettent efficacement la transformation en améliorant la satisfaction de chacun.
La prise en charge préventive gagne à être accompagnée de soins paramédicaux pour impacter durablement.