Liath Guetta, André Guetta, Ayala Elharar, Marie Alavoine, Elisabeth Fargeon, Delphine Lichte, Ghislaine Achalid, Lucienne Sultan, Sheherazade Boyer-Tami, Audrey Allain, Alain Toledano
Catégorie : Recherche
Objectifs : preuves d’efficacité
Article publié le 31 janvier 2022
Mots-Clés
facial coding,
human emotion,
facial movement
INTRODUCTION
La danse-thérapie est une méthode de soin qui utilise la danse comme objet médiateur dans la relation thérapeutique. La danse-thérapie vise la prise de conscience de soi et la libération de tensions et de blocages inscrits dans la mémoire du corps. Sur le plan physique, elle améliore la circulation, la coordination et le tonus musculaire. Sur le plan mental et émotif, elle renforce l’affirmation de soi, ravive les capacités intellectuelles et la créativité, et permet de rencontrer des émotions parfois difficiles à exprimer verbalement : colère, frustration, sentiment d’isolement, etc. Dans le pôle des art-thérapies, la danse thérapie a permis de prendre en charge 171 patientes en atelier collectif à l’Institut Rafaël (IR), ces trois dernières années. Notre étude porte sur l’évaluation des bienfaits multiples de la danse-thérapie.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Tous les patients de l’IR suivant les ateliers de danse-thérapie ont été évalués par auto-questionnaire, ainsi que par une évaluation des thérapeutes. Cette analyse portrait sur 300 séances de danse-thérapie..
RÉSULTATS
La mesure des variations de la douleur ressentie, entre l’avant et l’après séance de danse-thérapie, révélait une réduction de la douleur dans 50 % des cas. Les variations du bien être global, entre l’avant et l’après séance de danse-thérapie, révélaient que 60 % des patientes déclarait se sentir déjà mieux après une séance. Lorsque l’on comparait les bilans initiaux et ceux réalisés au décours du programme de 6 séances hebdomadaires de danse-thérapie, une amélioration de l’état symptomatique était observée. 35,7 % des patientes déclaraient avoir des peurs intenses initialement, contre 8,9 % à la fin du cycle, soit une diminution de 75%. 20 % des patientes déclaraient avoir une très mauvaise image d’elles initialement, contre 6,5 % à la fin du cycle, soit une diminution de 68%. Aucune patiente n’avait une excellente image d’elle même initialement contre 8,7% à la fin du cycle. Par ailleurs, 53% des patientes s’estimaient extrêmement vulnérables au stress initialement, contre 19,6 % à la fin du cycle (-63%). 18,6% des patientes s’estimaient tristes initialement, contre 2,2 % à la fin du cycle (-88%). 44% des patientes ruminaient souvent leurs pensées initialement, contre 8,7 % à la fin du cycle (-80%). 23% d’entre elles s’estimaient extrêmement fatiguées et sans confiance en elles initialement, contre aucune à la fin du cycle respectivement. Enfin, 16,3% des patientes ressentaient de la colère initialement, contre 2,2 % à la fin du cycle (-86%).
CONCLUSIONS
La danse-thérapie est une intervention thérapeutique non médicamenteuse efficace, réduisant la douleur de moitié et améliorant le bien être global des patientes atteintes de cancer. Elle réduit la peur, la colère, la tristesse, le sentiment d’isolement, la fatigue, et améliore l’image de soi significativement. Son articulation avec les divers art-thérapies crée des synergies dans les parcours de santé émotionnelle, physique, sociale et sexuelle. L’image de soi est très altérée en cancérologie et mérite d’étoffer nos soins.