Hélène Breton, Cécile Petureau, Federica Vettor, Jeanne Radoutzky, Mathilde Enos, Viviane Seron, Hanah Lamallem, Corinne Moutout, Emilie Butaye, Nathaniel Scher, Alain Toledano
Catégorie : Recherche
Objectifs : preuves d’efficacité
Article publié le 31 janvier 2022
Mots-Clés
insomnia, sleep,
cancer, stress
INTRODUCTION
Les troubles du Sommeil (TS) sont un facteur de risque cardiovasculaire, de cancer, mais surtout de grande fatigue et de dépression. La prévalence de 70% de troubles du sommeil (TS) chez des patients atteints de cancer à l’Institut Rafael (IR) était supérieure à celle de la population. 50% des patients de l’observatoire de l’IR déclaraient prendre des traitements anti-insomniants, n’impactant pas significativement la présence ou pas de TS. Hormis les apnées du sommeil prises en charge médicalement, nous avons construit un atelier du sommeil pour prendre en charge les autres TS de façon non médicamenteuse.
MATÉRIEL ET MÉTHODES
Un atelier sommeil a été créé par deux sophrologues, une naturopathe, une professeure de yoga et méditation. Le programme consistait à proposer aux patients un atelier collectif hebdomadaire, pendant 7 semaines. Des conseils nutritionnels, d’hygiène de vie, et de comportement vis à vis des écrans étaient prodigués. Des exercices de relaxation, de cohérence cardiaque et de gestion du stress et projection mentale ont complété le programme.
RÉSULTATS
La participation des 28 patients inclus dans l’atelier a été forte, avec en moyenne 6 séances réalisées sur les 7 programmées. On notait 27 femmes et un homme, dont l’âge moyen était de 56 ans (31 à 76 ans). Dans 25 cas sur 28 (89%) on notait une amélioration des troubles du sommeil, et dans 11% des cas le programme a échoué. 2 patients sur les 25 (8%) ont avoué spontanément avoir abandonné leurs somnifères et anxiolytiques. Les améliorations qualitatives du sommeil étaient de plusieurs nature : amélioration des troubles du sommeil chez 16% des patients, diminution des réveils nocturnes chez 38% des patients, endormissement plus rapide chez 35% des patients. L’intensité ressentie de la diminution des troubles du sommeil grâce à l’atelier, entre le début et la fin du programme, était de 40%.
CONCLUSIONS
La prise en charge pluridisciplinaire des troubles du sommeil est efficace dans 89% des cas, chez les patients atteints de cancer. La sophrologie, la naturopathie, le yoga et la méditation ont démontré leur synergie dans la prise en charge d’un symptôme majeur. Les anti-insomniants pris par la moitié de nos patients sont insuffisamment efficaces. Les médecins traitant l’apnée du sommeil apprécient et recommandent les parcours paramédicaux pour les patients présentant des TS.