Certaines rencontres nous donnent l’impression de renaître, elles nous révèlent à nous-mêmes. Fréquemment marquantes, elles sont trop souvent éphémères, ce pourquoi mettre en scène le recueillement dans un espace dédié, comme un hommage rendu à la reconnaissance de l’être spécial rencontré, nous oblige.
Créer un lieu de recueillement pour faire l’éloge des disparus va répondre à certains de nos besoins émotionnels. Que ce soit pour rendre hommage de façon personnalisée, pour réconforter ou soutenir les patients-soignants-aidants-et familles, cet espace dédié permettra de rendre hommage à la vie et à la mémoire, en partageant des souvenirs, des anecdotes et des moments spéciaux. Cet endroit de réconfort et de souvenirs réciproques est un lieu de recueillement, de célébration de la vie, de permanence à la mémoire, nous permettant à tous de nous connecter à notre histoire et perpétuer le souvenir de nos autres.
Lieu d’expression émotionnelle et de spiritualité, il permettra d’exprimer librement les ressentis liés au deuil, qu’ils soient tristesse, colère, nostalgie ou même gratitude. Lieu d’apaisement pour se souvenir et honorer les personnes dont on a partagé la vie, et décédées.
Pour une commémoration continue au fil du temps, favorisant l’inclusion et le partage des souvenirs avec un cercle plus large de personnes qui ont été touchées par la vie d’un disparu ; cet espace calme et réfléchi encourage la réflexion, la méditation, et même la prière, offrant à tous un moment de calme pour se connecter spirituellement avec les disparus.
Afin d’inspirer le deuil créatif, ce jardin de méditation, de mémoire collective, permettra à chacun d’exprimer ce qu’il souhaite de manière aussi créative que thérapeutique. La sensibilisation et le soutien à l’Institut Rafael font partie de notre conception de la bonne santé mentale et du bien-être émotionnel.
La mémoire fait notre profondeur, elle rend l’imagination possible. Si on lutte parfois à retrouver celle du cerveau, la mémoire du cœur est indélébile.
Pour délaisser le passé au profit du présent, pour rendre les êtres chers et le temps impalpables, la mémoire est la mosaïque constitutive de l’art de la composition.
Inscrire l’Institut Rafaël dans le futur passe forcément par lui créer sa mémoire, ainsi qu’à toutes celles et ceux qui l’ont fréquenté.
Afin de lutter contre l’oubli de ceux dont les corps ne sont plus, ainsi que contre une certaine forme d’indifférence lui succédant, envahissant les espaces de l’oubli, nous créons cet espace mémoire et d’archives de nos sentiments.
Les attentions particulières envers la vie, le prendre soin que nous prônons, trouveront ici dans la mémoire des noms, des visages, des anecdotes une consécration de l’esprit et de l’hommage.
Même si la mémoire a besoin de l’oubli, il faut oublier le passé récent et souvent douloureux, pour retrouver le passé plus ancien.
Ce lieu du souvenir, et de l’avenir du passé, est un livre que nous allons ouvrir qui ne se fermera jamais, pour ne plus infliger le silence aux disparus et à leur famille.
La mémoire est un hommage que l’oubli rend à la vie.
Espérons que ce lieu sublime l’histoire de Rafael en honorant des personnes dont notre collectif a choisi de se souvenir, que ce lieu considère des évènements importants qui s’y sont déroulés.
La mémoire collective que nous allons consacrer touche de manière essentielle notre cohésion sociale autant que notre humanité.
Cet espace de réflexion morale, de témoignage affectif, autant que d’investissement civique hébergera des souvenirs marquant, où chaque identité a sa place.