À L’occasion de Mars Bleu, l’Institut Rafaël- Maison de l’après cancer fait un petit point sur le cancer colorectal.

Physiologiquement, c’est un cancer qui se développe dans la partie terminale du tube digestif au niveau du colon ou du rectum.

En chiffres, c’est 43 000 nouveaux cas par an tous sexes confondus.
Le dépistage précoce du cancer colorectal améliore le diagnostic.
Dans le cancer, il n’y a jamais qu’une seule raison mais une accumulation de facteurs de risque. Dans cette maladie, les principaux responsables sont :
- L’Age (la fréquence augmente avec l’âge)
- L’exposition à certains polluants (amiante)
- Certaines maladies inflammatoires de l’intestin
- Les facteurs familiaux (le risque est plus élevé si un parent direct a eu un cancer colorectal : père, mère, frère, sœur)
- LES HABITUDES DE VIE possibles à modifier

TABAC/ALCOOL
Devenons revenir sur le sujet ? Le tabac et l’alcool sont deux facteurs favorisant en autre, le cancer colorectal

SÉDENTARITÉ
En moyenne, les personnes physiquement actives présentent 18% de risque en moins de développer un cancer colorectal

SURPOIDS
Dans le cas du cancer colorectal, le niveau de preuve est convaincant

ALIMENTATION
Le WCRF/AICR a fait un lien avec un niveau de preuve convaincant entre la consommation ou non de certains aliments
Les 3 piliers de la prévention du cancer colorectal sont :
- le dépistage dès l’âge de 50 ans,
- l’activité physique
- l’alimentation
Abordons le volet ALIMENTATION. En effet, le WCRF (Fonds mondial de recherche contre le cancer) et l’INRA recommandent de limiter la consommation des boissons alcoolisées.
« MAXIMUM 2 VERRES PAR JOUR, ET PAS TOUS LES JOURS ». Si ce seuil est dépassé, cela devient risqué pour la santé, selon les nouveaux repères de consommation de 2017(SNFGE.org)
Il est également recommandé de limiter la consommation de viande rouge (niveau de preuve probable) et de charcuterie (niveau de preuve convaincant).
On entend par viande rouge : bœuf, porc, veau, agneau, cheval, mouton, chèvre.
Au niveau mondial, le consensus est de consommer :
MOINS DE 500G DE VIANDE ROUGE PAR SEMAINE
Privilégiez les viandes blanches et les autres sources de protéines
La charcuterie rassemble les viandes conservées par fumaison, séchage, salage (saucisses, lardons, bacon, y compris le jambon).
MOINS DE 150G DE CHARCUTERIE PAR SEMAINE
En cas de consommation de charcuterie, privilégiez le jambon blanc et de volaille
Regardons de l’autre côté du miroir pour se tourner vers les aliments à consommer préférentiellement avec un niveau de preuve.
- Des grains entiers
- Des aliments source de FIBRES alimentaires :
- Les céréales complètes
- Les légumes secs
- Les fruits et légumes sont des sources intéressantes mais ils en contiennent moins que les sources précédentes car ce sont des aliments riches en eau.
- Les graines oléagineuses et les fruits secs
- Des produits laitiers sans excès
- Des légumes non féculents et fruits
Certaines recommandations manquent encore de preuve, comme :
- Consommer des aliments contenant de la vitamine C
- Consommation de poissons
- La vitamine D pourrait diminuer le risque de cancer colorectal (vérifier votre taux sanguin)
Le second pilier est l’ACTIVITÉ PHYSIQUE dont l’effet est fonction de l’intensité et la de régularité.
Plus le niveau de l’activité physique est élevé plus l’impact sur la prévention du cancer du côlon est important. En moyenne, les personnes physiquement activent présentent 18% de risque en moins de développer un cancer colorectal.
L’activité physique permet une action sur le transit qui couplée à la consommation de fibres, diminuent le temps de contact selles/intestin ; elle régule également le taux d’insuline et active les lymphocytes NK qui diminuent la fréquence des cancers.
Les recommandations précisent que le bénéfice est obtenu à partir de 30 minutes d’effort en une ou plusieurs sessions d’au moins 10 minutes chaque jour.
Le 3ème et dernier volet de la prise en charge est le DÉPISTAGE. Il consiste à rechercher la présence de sang dans les selles. Ce test est simple et à réaliser chez soi tous les 2 ans dès l’âge de 50 ans. Le dépistage est essentiel car à un stade précoce les lésions sont invisibles et silencieuses.
Selon la Fondation pour la recherche médicale, identifier et corriger ses modèles de consommation et de mode de vie en agissant sur les 5 points précédant (alcool, tabac, surpoids, alimentation, activité physique), il a été estimé qu’en changeant de mode de vie, près de 70 % des cancers colorectaux pourraient être évités dans les pays occidentaux.
Delphine Lichte-Choukroun