Identifier comme, « remettre du SENS » dans les projets professionnels des personnes qui font face au cancer permet de sortir l’esprit de cet état de confusion et aide à trouver des repères qui donnent la sensation de continuer à avancer dans la bonne direction sans être dans le déni.
Avancer sous la pression de vivre avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête peut générer une importante fluctuation des émotions chez les patients, nous prenons le temps de conscientiser cela afin de les reconnecter « ici et maintenant » à la réalité et éviter de laisser la peur de l’avenir polluer l’instant présent.
Ce n’est pas nécessairement au moment du diagnostic de cancer que le besoin d’être accompagné sur l’aspect professionnel se fait ressentir. Beaucoup de patients en début de traitement maintiennent leurs activités ce qui les aide à avancer sans trop se poser de questions et pour d’autres cela leur permet de faire diversion et « penser à autre chose ». D’ailleurs parfois, poussé à l’extrême, le travail peut devenir un « refuge », un « exutoire », un moyen de laisser inconsciemment le statut professionnel être plus présent que le statut de « patient ».
Le rapport entre FAIRE et ETRE est une dimension sur laquelle nous allons être particulièrement vigilent en accompagnement professionnel : quand on ne se sent plus opérationnel, quand on appréhende de ne plus avoir les ressources nécessaires au maintien de son poste et de ne plus être en mesure de FAIRE ce pourquoi on est payé on peut avoir tendance à dévaloriser ce que l’on EST.
L’image de soi, l’estime de soi et la confiance en soi peuvent être profondément ensevelis sous une couche épaisse de culpabilité et de sentiment d’incompétence.
Non pas que le patient a le sentiment que son corps le lâche et lui fait défaut mais en plus l’énergie déployée et disproportionnée peut entrainer une interprétation de la réalité erronée. « Je ne suis pas capable », « je ne suis pas à la hauteur », « je n’ai pas le droit de baisser les bras » sont autant de visions de soi négatives qui peuvent entrainer un épuisement professionnel.
L’arrêt maladie est également souvent très mal vécu par les patients qui ne se sentent pas légitimes de s’absenter pour se soigner par peur de perturber l’organisation et déranger les collègues qui devront faire leur travail à leur place quand la personne n’est pas remplacée.
Durant les séances de Psychologie du travail, nous leurs réapprenons à s’écouter, s’autoriser à poser les bonnes limites (qui leur faisaient souvent tirer sur la corde avant leur maladie.) et se donner la permission de poser un cadre sécurisant et propice à un retour à l’emploi adapté à leurs aspirations et leurs ressources.
Si les notions de bien-être et de santé au travail sont des aspects qui sont de plus en plus mentionnés dans le monde de l’entreprise, la connaissance de l’impact du cancer sur la dimension mentale, émotionnelle, physique et organisationnelle vécue par les personnes touchées par la maladie sont encore très peu connue de nombreux dirigeants d’entreprise, des équipes managériales et des services de Ressources humaines.
La gestion de la communication fait également partie intégrante de l’espace de travail en coaching professionnel.
De la maladie on a « mal à dire » ; aussi, réussir à trouver les bons mots sans trop se dévoiler ou avoir le sentiment de devoir se justifier est un sujet que nous accompagnons et qui favorise énormément l’évolution des mentalités et la perception de la maladie.
Malheureusement de nombreuses personnes, souffrent d’isolement, d’exclusion et peinent à retrouver du travail tant le fait d’aborder ce sujet les coupent de leurs capacités à s’exprimer. Nous travaillons la communication, la gestion des émotions au travers d’exercices de préparation mentales et de simulation d’entretien ce qui soutient la confiance en soi et l’affirmation de soi.
Après avoir tant appréhendé de s’exposer, de nombreux patients s’autorisent à l’issue de cet accompagnement à devenir à leurs tours des porte-paroles engagés à démystifier le regard posé sur le cancer.
Si le combat contre la maladie consomme beaucoup d’énergie il est aussi vecteur de développement de ressources insoupçonnées. En prendre conscience aide tellement à se réconcilier avec soi quand on s’est culpabilisé en se demandant « ce qu’on a fait pour mériter cela, », comme si on était coupable de ce qui nous était arrivé. Les patients ne mesurent pas consciemment la complexité de cet aspect et au fur et à mesure regagnent un état de paix qui dans bien d’autres situations sera un atout pour se réconcilier avec la vie quand elle nous met au défi de relever ses challenges.
Le cerveau a ses raisons que la raison ne connait et face à la maladie il peut rapidement se faire des nœuds, se prendre la tête et tourner en boucle dans une spirale infernale d’auto-accusation. Comprendre le fonctionnement du mental grâce à l’apport des neurosciences et de la psychologie positive va favoriser un vrai travail de résilience au cours de l’accompagnement en Psychologie du travail.
La reprise du travail va aussi soulever beaucoup de questions, d’interrogations et d’appréhensions que nous allons traiter dans une dynamique de développement personnel et professionnel.
Quand on est resté un certain temps sans travailler le retour à l’emploi peut susciter une volonté de changements. Bien souvent le constat est qu’il est plus facile de savoir ce qu’on ne veut plus que ce qu’on veut. Reconnecter alors la personne à ce qui lui donne envie de se lever le matin et ce qui lui donnera en fin de journée la sensation d’être à la bonne place va de nouveau booster sa pulsion de vie d’une façon surprenante. Porter son attention sure : ce qui nourrit notre motivation, ce qui enrichit notre besoin de réalisation et ce qui donne du sens à notre désire de contribution au monde nous replace dans une vie qu’on se réapproprie avec plaisir et en’vie !
Notre esprit fonctionne tel un GPS, un moteur de recherches, qui va constamment chercher sa direction en fonction de la qualité de ses émotions, de ses sensations, de sa réflexion car c’est ce qui va influencer sa perception de la réalité. On dit que : « nous ne sommes pas ce qui nous arrive, nous sommes ce que nous choisissons d’en faire ».
La consultation de Psychologie du travail et coaching en développement personnel, c’est l’opportunité de réinterpréter sa réalité, de remettre du sens dans sa vie afin que ce qui ressemble à une fin subie soit l’opportunité d’une renaissance choisie.